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 Mes nuits sont blanches et mes idées noires

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Athanase Monroe
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MessageSujet: Mes nuits sont blanches et mes idées noires   Mes nuits sont blanches et mes idées noires Icon_minitimeMer 12 Juin - 11:26


Athanase Monroe

Tu peux courir à l’infini à la poursuite du bonheur,
la terre est ronde autant l’attendre ici.


Informations Générales



IDENTITÉ : Athanase Monroe.
SURNOM / NOM DE CODE : Athy pour les suicidaires, le vieux par Lior.

ÂGE : 86 ans.
DATE & LIEU DE NAISSANCE : Il est né à Toronto, le 20 Décembre 1931.
NATIONALITÉ : Anglo-Canadien.

SITUATION MATRIMONIALE : Célibataire.
ORIENTATION SEXUELLE : Pas tes affaires.

METIER : Bêta de la meute. Il a suivi une formation militaire avant de s'orienter vers la médecine.
LIEU DE VIE : Stone Haven.

AVATAR : Tom Hiddleston.
CREDIT AVATAR : flo.


Parlons un peu de toi


CARACTERE : Athanase n’est pas ce qu’on pourrait appeler une « bonne compagnie » : froid, ronchon et grincheux à souhaits, il n’aime ni parler ni plaisanter avec qui que ce soit d’autre que ses proches amis. C’est un loup plutôt solitaire, carrément polaire quand quelque chose ne lui plaît pas, et qui est particulièrement difficile à appâter pour quelle que raison que ce soit. Doté d’une très petite dose d’humour, il est plutôt littéral et premier degré comme loup : il pense ce qu’il dit et dit ce qu’il pense, n’en déplaise aux uns comme aux autres. Profondément ancré dans sa meute et sa famille, c’est un homme rigoureusement loyal qui sera prêt à donner de sa vie pour protéger les siens ; cette confiance, partagée avec son alpha Absalon, fait de lui un des Beta de la meute et il entend bien honorer sa place. Il est fort, rapide, efficace et sa formation militaire lui permet de penser plus rapidement que le commun des mortels en matière de stratégie ; c’est un leader bien dissimulé. Intransigeant, sans réelle mansuétude à son actif, Athanase est de ceux qui exécutent et qui ne laissent aucune échappatoire. Quand il hait, c’est viscéral et quand il aime c’est passionnel ; il a énormément de mal à faire confiance aux inconnus et n’hésite pas à se servir de ses poings lorsque la situation l’exige. Habitué à la loi du Talion, il honore toujours ses dettes et ne manque pas de rancune envers ceux qui l’ont déçu ou tenté de le flouer. Impétueux. Imprévisible. Ses colères sont terribles et ses sautes d'humeur destructrices. Le calme avant la tempête. Le silence avant l'ouragan. Charismatique malgré lui, il ne compte nullement sur cet avantage : pour lui, la sécurité de sa famille passe avant le reste. Même avant sa propre vie, qu’il a de toute manière déjà perdue lorsque son âme sœur est morte, il y a deux années de cela aujourd’hui. Exit le loup aux sourires amusés et aux plaisanteries désinvoltes, tout ceci n’est que souvenirs béants et douleur éternelle dans son âme. Athanase existe. Survit. Maîtrise. Et c’est déjà bien assez.


PARTICULARITÉS : Ses yeux bleus sont le signe de son rang au sein de la meute, il en est fier et il n'hésite pas à le faire savoir quand cela est nécessaire. Il avait une relation quasiment fusionnelle avec le loup qu'il a dans la tête, mais depuis deux ans leurs relations se sont dégradées. Son loup, au pelage aussi sombre que la nuit, n'est qu'une entité pleine de rage et de fureur, traduisant sans mal son état d'esprit aussi tempêtueux qu'imprévisible. Athanase est un réceptacle de pulsions bestiales et de férocité primaire prêt à exploser au moindre accro. A la moindre esquisse. Au tout premier escarre... Attention à ne pas vous faire mordre, il serait incapable de s'arrêter.



Be careful of the... race


Ce personnage est-il un membre de la meute ou bien un cabot ? Pourquoi ? :
Athanase est un membre (fier) de la meute, et l'un des deux Bêta. Il a participé à l'ascension du nouvel Alpha, Absalon, et veille à la sécurité des membres. Il est chargé, avec sa soeur Isobel, de gérer le territoire en compagnie des sentinelles et de s'assurer de la survie de leur alpha envers et contre tout. Il est aussi de ceux qui participent à la chasse aux cabots lorsque certains prennent trop d'aises et restent un peu longtemps au même endroit...

A-t-il déjà mordu ou tenté de mordre quelqu'un pour le transformer ? Pourquoi ? :
Athanase a déjà mordu et transformé quelqu'un : Isobel. Elle a été la première et la dernière exception à la règle qu'il s'était fixée et, aujourd'hui encore, il se doute qu'elle lui en veut toujours d'avoir pris cette décision pour eux. Même s'il était persuadé qu'elle survivrait, utilisant cet argument pour leur permettre de ne jamais être séparés l'un de l'autre, il a prit le risque de la perdre à jamais.

Que pense-t-il du Dôme et de Praedam Hill ? :
A ses yeux, le Dôme est une fourmilière qui, si elle continue à gronder en silence, finira par imploser. Il n'aime pas l'emprisonnement, se méfie des militaires et abjure la milice. Il est persuadé qu'un jour, le dôme tombera et que les créatures pourront de nouveau supplanter les humains qui les y ont enfermés.

Quel est son avis sur les récurrences divines, actives depuis maintenant plus d’un an sous le Dôme ? : Ce n'est qu'une manière de plus de tenter de les détruire. L'équilibre fragile est sur le point de basculer et... Il se pourrait bien que les pertes soient plus grandes que ce que tout le monde pense. Il n'a pas peur des récurrences, les affrontant si elles ne respectent pas les règles ; mais il n'est pas satisfait de leur présence.



Et toi, marionnettiste ?

Je m'appelle Opy et j'ai 28 ans.
J'ai connu le forum grâce à l'équipe administrative et je le trouve toujours aussii beau.
Mon personnage est un INVENTÉ créé par moi-même.
Je possède de double compte, et c'est pas difficile de les trouver.
Le mot de la fin : Dernière fiche, enfin !


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MessageSujet: Re: Mes nuits sont blanches et mes idées noires   Mes nuits sont blanches et mes idées noires Icon_minitimeMer 12 Juin - 11:27


Raconte nous ton histoire

ON ETAIT CENSÉS CHANGER LES CHOSES.
DEPUIS QUAND LES CHOSES NOUS ONT CHANGÉS ?


La vie est faite de hauts mais surtout de bas, ça, Athanase le sait bien. Trop bien même. Son univers tout entier semblait tourner bien rond mais un trou noir est venu l’engloutir et depuis, il a bien du mal à en retrouver l’éclat et les couleurs. Plus rien n’a vraiment de sens, plus rien n’a vraiment de valeurs, alors on se raccroche aux derniers piliers qu’il nous reste et on espère que ceux-ci tiendront le choc. La route. Les vents et les marées qui nous engloutisse et nous rendent au rivage aussi nu qu’au premier jour. Aussi déboussolé qu’à la naissance. Aussi face à l’inconnu éploré que le serait un amnésique en solitaire. Athanase avait parfois la sensation d’être ce genre de type qu’on a lâché dans un nouvel univers et qui n’en comprend plus les ficelles depuis longtemps. Pire, il les avait coupées lui-même. Et sa fureur intérieure ne parvenait pas à trouver de repos pour ça.


On dit qu’on peut mesurer la vie d’un homme aux femmes qu’il y rencontre. Pour Athanase, il en aura suffi de deux. Deux femmes, différentes et similaires à la fois, semblables et pourtant si lointaines l’une de l’autre, complémentaires pour une existence qui aurait pu être tracée sur un fil blanc et cotonneux. Il n’était pas un idéaliste, sachant parfaitement que la vie ne leur réservait aucun cadeau et qu’il fallait se battre pour parvenir à ses fins. Il était né-loup, un destin tout tracé au sein d’une meute aussi territoriale que suprématiste : il serait un membre de Stone Haven et il serait élevé comme tel, envers et contre tout ! Envers et contre sa mère, envers et contre sa jumelle qui, en tant que simple humaine, ne pouvait pas le suivre au-delà de la mince frontière de territoire. Il l’ignorait à l’époque, il était bien trop petit pour comprendre, mais cette séparation à peine quelques heures après sa naissance le marquera profondément et tranchera son âme en deux sans qu’il ne parvienne jamais vraiment à s’en remettre.

Son père était un loup, une sentinelle et il en était fier. Mais il était aussi profondément amoureux et c’est cette imbécilité de sentiment qui permettra cependant à Athanase de retrouver régulièrement Isobel. De la revoir. De la côtoyer. De la considérer, autrement qu’une sœur mais plutôt comme une amie parfois, ou même simplement une connaissance au milieu des champs et des imaginaires éternels. Jouant avec la frontière du réel, il parviendra à grandir en sa compagnie comme on le ferait d’une garde partagée mais il ne gardera étrangement que peu de souvenirs de leur génitrice. A dire vrai, il n’en a aucun. Son visage lui est inconnu et sa voix ne résonne pas dans son crâne comme devrait le faire toute parole d’une mère… Elle n’existe pas. Elle ne rebondit pas dans sa boîte crânienne et c’est peut-être mieux ainsi, sinon il aurait été très affecté par sa mort et ce ne fut pas le cas. Il fut l’épaule contre laquelle Isobel pleura toutes les larmes de son corps. Il fut le regard téméraire quand leur père saccagea leur maison de rage. Il fut le bouclier quand il voulu s’en prendre à sa jumelle et il supporta les coups à s’en cogner la nuque contre le coin de table sous un geste plus violent que les autres. Violence. Terreur. Douleur. De l’âme et du cœur, du corps et de l’être, tout entier. Une transformation qui manque, un cadavre de plus sur les bras et l’obligation insensée de maintenir une petite humaine de dix ans à proximité de la meute. Cachée. Bafouée. Secrète. Dissimulée. Une idée saugrenue mais une idée quand même. Jusqu’à quand ? Jusqu’où ? Jusqu’à ce que…

Le massacre fut terrible. La moitié de la meute fut décimée et ils se retrouvèrent bientôt sous un immense Dôme, à investir un nouveau territoire et s’approprier un nouvel endroit. Ils quittèrent leur monde pour un autre, le clan traumatisé par l’assaut qui les avait poussés à partir. Rejoindre le nord de Praedam Hill. Rejoindre de nouvelles terres qui seraient désormais les leurs.  Et Isobel vivait cachée chez eux, dissimulée par leurs odeurs et aux yeux de tous au cœur d’une forêt canadienne qui était leur territoire. Enfin, plutôt celui de leur alpha, Arthème Gallagher, réputé pour sa cruauté et son intransigeance vis-à-vis des humains. Il menait la meute d’une main de fer, pourchassant le moindre cabot de son territoire et primant la supériorité de leur race sur le reste des humains. S’il découvrait un jour la présence de sa jumelle, cela risquait d’extrêmement mal se passer… Elle courrait un risque à chaque instant, à chaque moment, et pourtant elle ne se fit pas découvrir. Pas par ceux qu’on aurait cru ni ceux qu’on aurait craint : Absalon fut le premier à tomber nez à nez avec cette petite furie et il fut celui qui les aida à lui faire retrouver le chemin du collège de la ville. Un trio inséparable. Un trio indémodable, passionné de cette liberté fébrile qui les entourait dès lors qu’ils n’étaient plus sur le territoire de la meute et soumis à l’obligation de se séparer une fois les portes franchies. La ligne dépassée. Quand ils partaient s’entraîner avec l’omega de la meute et les sentinelles, elle devait rester derrière. Elle devait se contenter d’attendre. Et de prendre son mal en patience.

Isobel lui demanda, une fois quand ils avaient environ quinze ans, de la transformer. De la mordre de toutes ses forces et de faire d’elle une louve, une des leurs, peu importait les risques et la peine capitale. Athanase refusa fermement de prendre une telle décision et ce ne furent pas les supplications de sa jumelle qui changèrent quelque chose. Absalon fut du même avis. Elle les détesta pour ça, l’exprima dans les combats clandestins qu’ils s’accordaient et auxquels ils la formaient pour qu’elle soit aussi apte qu’eux à se défendre. Elle était plus faible. Plus petite. Plus frêle. Plus… Humaine, terriblement humaine. Un jour elle partirait et ferait sa vie, vieillirait sans eux, mourrait sans doute quand ils n’auraient l’air que de trentenaires et… C’était ainsi que la vie fonctionnait. N’en déplaise à quiconque. Une idée lancée par une adolescente rebelle mais qui se mit à tourner dans l’esprit de son frère, inévitable roue du destin prête à trancher cette vie de secrets qui ne leur convenait plus. En grandissant, elle s’éloigna. S’émancipa. Demanda à vivre en ville quand Athanase et Absalon étaient de plus en plus pris par leurs devoirs de Meute. Pour se rapprocher, le jumeau demanda à rejoindre l’école militaire du Dôme et y fut reçu, puis formé. Il fut l’une des premières créatures à y accéder et l’une des seules à en ressortir. Absalon ne put pas le suivre, fils d’alpha ils avaient d’autres obligations plus attendues. Plus espérées. Plus maltraitées aussi.


Ils avaient vingt-trois ans lorsque cela se produisit. Isobel venait d’annoncer qu’elle comptait demander sa mutation hors du Dôme. Elle avait rencontré quelqu’un sur internet et elle souhaitait faire sa vie ailleurs. Hors de Praedam Hill. Hors de l’influence d’Arthème Gallagher et de son courroux. Hors de leur portée et hors de la vue de son frère et de leur ami. Il n’était plus question de revenir vivre cachée, de supporter le poids de ses origines et d’affronter continuellement le regard haineux de leur père à son encontre. Elle était née humaine et elle retournerait avec les siens pour explorer le vaste monde alentour. C’était son choix. C’était son droit. Et Athanase l’en priva.

Ils n’étaient pas toujours d’accord sur tout mais ils avaient été fusionnels, grandissant l’un avec l’autre comme une évidence. Et quand elle semblait enfin avoir réussi à accepter son sort, lui la précipita dans un gouffre de douleur et de souffrance qu’il n’aurait jamais songé être capable de lui infliger. Il la mordit à la main, sentit son sang couler contre ses babines et la relâcha immédiatement. Mais le mal était fait. Le mal allait la ronger. La dévorer. L’empoisonner. La brûler de l’intérieur jusqu’à ce qu’elle réclame à mourir par quel que moyen que ce soit. Absalon l’aida à la veiller, enfermée dans cette cave qui avait été sa demeure pendant leurs jeunes années. Quant lui fut incapable d’approcher, son ami le pu, la nourrit, la guida de sa voix lors de sa première transformation et la rassura quand elle s’évanouit de ces efforts incomensuraux. Il fallut trois jours. Trois jours pour que la fièvre retombe, pour que la douleur s’estompe et pour qu’un éclat de lucidité traverse enfin les yeux de sa sœur devenue louve. Elle avait survécu. Elle avait vaincu la transformation. Et à présent, elle était l’une des leurs.

Et pour cela, Athanase accepta qu’elle le haïsse de tout son être et de toute son âme.

Il fallut des années pour qu’elle accepte de lui parler sans lui sauter à la gorge. Des années pour qu’elle le considère de nouveau comme son frère et qu’il parvienne enfin à la retrouver. Elle appartenait à leur meute désormais, elle ne serait plus séparée d’eux ni de lui. Plus jamais de lui. Isobel, la chair de sa chair et pourtant si distante pendant un temps qui fut cruellement long. Absalon fut là pour les aider et les rapprocher, même si le poids de sa filiation commençait à devenir aussi lourd que dangereux pour eux. Ils furent affectés à la chasse aux cabots, devant les déloger pour les faire bouger de leur état sédentaire et s’assurer qu’ils n’avaient aucun autre endroit où se terrer trop longtemps. De la chasse. De la cruauté en un sens. C’était leur travail, leur obligation, ils ne pouvaient s’y soumettre. La loi du Talion. La règle du plus fort. Heureusement, au jeu du plus fort, c’était Absalon le champion.


Ils étaient tous frères. Et sœurs. Ils étaient tous unis les uns avec les autres, pas contre les autres. C’était le chuchotement qui se répandait comme une traînée de poudre au milieu des plus jeunes : ils devaient être unis, et non se battre les uns contre les autres. L’ordre établit ne pouvait plus durer. La violence ne pouvait plus durer. La peur et la terreur, la honte et la souffrance, les combats et les mises à mort ne devaient plus être leur lot quotidien. Ils étaient des loups, pas des chiens enragés dans un combat illégal. Une meute. Une meute unie au sein de celle qui leur avait donné naissance et qui, aujourd’hui, leur demandait de s’entretuer pour le bien de tous. Ils étaient des combattants, des créatures formées au combat et à tuer… Mais il était hors de question de s’en prendre à un de leur frère. Plus maintenant. Plus jamais.

La nervosité était palpable tout autour d’eux et pourtant, Athanase ne défaillit pas le moins du monde. Le combat était clair, l’issue aussi simple : soit Arthème mourrait, soit ce serait Absalon. Il ne pouvait subsister deux alphas au sein d’un même territoire, tout comme il ne pouvait survivre à cet affrontement. La meute vivait peut-être ces dernières heures mais il ne défailli pas, serrant les mâchoires comme la main de sa sœur quand Absalon se transforma en second, dévoilant un grand loup brun au pelage hérissé. Ils ne devaient pas intervenir. Ils ne devaient pas aider. Ils devaient se contenter de regarder et d’encourager, de vociférer et de prier pour que ce soit le plus jeune qui l’emporte sur leur aîné. Si son ami mourrait, ils auraient tout perdu. Tous perdus. Comme Lior, ce jeune garçon roux qui s’approcha d’eux, aussi fébrile. Aussi incertain et portant pourtant tous ses espoirs sur les épaules de celui qui avait le pouvoir de tous les sortir de là : Absalon.

On dit que les combats de loups sont terribles de violence, c’est encore en deça de la vérité. Il lui paru extrêmement long, croyant plusieurs fois que l’issue était faite avant que la situation ne se tourne, retourne, renverse et recommence. Le coup fatal vint finalement, lorsque le plus jeune arracha littéralement la mâchoire de son paternel, faisant jaillir un sang rouge et libérateur. Le glapissement agonisant du perdant résonna à leurs oreilles, fraisant frémir la foule amassée et trembler les plus jeunes, détourner des regards, craindre le pire… Athanase libéra Lior de sa main et le laissa se précipiter sur leur nouvel alpha, étendu sur le sol dans une forme humaine trahissant sa fatigue extrême. Sa douleur aussi. Son état. Un regard à sa sœur et ils se transformèrent, faisant claquer leur mâchoire et gronder leurs gorges pour protéger Absalon de toute tentative de trahison. On ne trahissait pas chez les loups. On se soumettait ou on partait. La sensation alourdit leurs épaules, un flot de ressentiment émergea de leurs cœurs et soudain, tous les loups sentir un poids s’envoler de leur être. Une pression diminuer. Un battement plus régulier. Les yeux de l’alpha apparurent quand il se redressa, aussi rouges vifs que le sang qui maculait sa chair. Revendiqué. Obtenu. Une place désormais conquise. Athanase fut le premier à ployer le genou, bientôt imité par tous ceux qui acceptaient cette délivrance. Cette évidence : Absalon était le nouvel alpha de la meute de Stone Haven, et il venait de les libérer du joug infernal de son père.

Les jours qui suivirent furent un tantinet chaotiques, les allégeances changeant les unes des autres et certains quittèrent le territoire, devenant des cabots, quand d’autres le rejoignirent. D’anciennes proies devinrent des alliées, d’anciens bourreaux furent chassés et des amis insoupçonnés se dessinèrent dans de nouvelles alliances marquées par le sang. Ils étaient jeunes, mais ils savaient quoi faire. Comment faire. Comment croire et… Comment rallier la confiance de loups qui vivaient jusque là dans la terreur. Il faudrait du temps pour qu’ils soient vraiment libérés de leurs souvenirs, et ce n’était pas la carcasse de l’ancien alpha dévorés par ses pairs qui allait accélérer les choses. Les temps changeaient, évoluaient. Athanase fut nommé second de la meute et Isobel resta à leurs côtés. Enfin réunis. Enfin à l’abri. Enfin, une nouvelle ère pouvait commencer.


Athanase la rencontre en 2000 et l’évidence se fait sentir avant même qu’elle ne pose les yeux sur lui : c’est elle. Se ne peut être qu’elle, éternellement elle, il le sent au fond de ses tripes et de son âme soudain retournée et chavirée dans une sensation des plus étrange. Agréable et terrible à la fois. Evidente et suppliante. Lanscinante. Quand son regard croise enfin le sien, il sait qu’elle ressent exactement la même chose car elle lâche le café qu’elle s’apprêtait à lui tendre, renversant son contenu sur le comptoir et le sol sans qu’aucun des deux n’y semble particulièrement attentif. C’est comme une bulle. Un monde qui se coupe et un temps qui s’arrête, perdu dans ses grands yeux clairs qui semblent s’ouvrir comme un livre sur son âme. En un instant il a l’impression de la connaître mieux que quiconque. De la vouloir plus que n’importe qui. Et de n’avoir plus aucun obstacle devant lu pour y parvenir. Elle se ressaisit la première et s’excuse, bafouille, les joues rouges en cherchant de quoi éponger le café. L’instant se clos mais ils savent tous les deux que quelque chose ne va pas. Que quelque chose s’est produit. Que le brasier dans leurs êtres respectifs ne pourra plus jamais se trouver satisfait tant qu’ils ne se seront pas rapprochés.

Tarynn est une mutante nouvellement arrivée en ville, lui un loup qui y vient rarement. Elle est plus jeune que lui mais elle a déjà vécu, il est plus vieux et pourtant se sent comme un adolescent démuni face à elle. A son visage revêche, à son air déterminé, à ses manières sûres et à son petit menton qu’elle lève haut pour l’affronter dignement. L’affronter est un plaisir. L’amadouer un défi. L’aimer une évidente promesse. Elle est son âme sœur. Elle est son tout et son rien à la fois. Son opposé et son similaire. Sa pluie et son beau temps à la fois. Elle est timide quand il se montre entreprenant, elle est colérique quand il se montre doux, elle est sage quand il est appliqué. Il a l’impression d’être dans sa tête avant même de la marquer pour la première fois et les battements de son cœur identiques à ceux du sien sont une douce mélodie à ses oreilles. Son corps est doux. Sa voix sensuelle. Ses mimiques délicieuses et Athanase pense enfin toucher au bonheur à l’état pur lorsqu’il l’enlace pour la première fois. C’est elle. Elle et personne d’autre. Elle avant tous les autres, même avant Isobel.

Ne pouvant quitter la meute de Stone Haven et ses terres trop longtemps, Athanase obtenu d’Absalon l’autorisation de s’installer en forêt, à mi-chemin entre Praedam Hill et le manoir. Un compromis qui semble leur convenir. Une limite de territoire. Tarynn parvint même à le convaincre d’exercer un peu plus en ville, auprès de ceux qui pouvaient en avoir bien plus besoin que ce qu’il pensait. Elle le rend plus tendre. Plus agréable. Plus plaisant et léger. Elle le rend plus détendu et calme. Elle le rend entier et apaisé comme jamais personne n’avait été capable de le faire. Tarynn disait parfois qu’elle n’avait pas un grand pouvoir en tant que mutante, pourtant elle possédait l’incroyable efficacité de dompter un grand loup à l’esprit sauvage. Ça leur convenait comme existence. Ça leur plaisait comme idéal. Un avenir plutôt tracé, un destin entremêlé. Des histoires misent au passé et des souvenirs pour les remplacer. Il était temps de vivre.

En 2012, Tarynn accoucha d’un petit garçon baptisé Blue. Un louveteau. Un nouveau membre de la meute mais pour l’instant suffisamment humain pour ne pas être immédiatement séparé de sa mère. Rapidement, Blue se révèle sourd. Un prix à payer. Une dette à honorer plus tard. Un bonheur à trois qui semblait pourtant immuable. Imperturbable. En proie à toutes les jolies histoires possibles sous un Dôme transparent et entouré par l’armée… Mais vous me connaissez, les belles histoires qui se passent bien, je n’aime pas trop ça. Un peu de drama ne fait pas de mal, sauf à nos personnages. Et c’est exactement ce qui est arrivé à Athanase : un drame. Une furie. Un silence et une douleur immense. Personne ne su jamais exactement ce qu’il s’était passé, même Absalon qui avait pourtant bondit hors de son siège pour se précipiter dehors sous les sensations aussi violentes que nauséeuses qui lui étaient parvenues. Il était l’alpha, il ressentait tout ce que sa meute vivait. Et la douleur qui leur parcouru lorsqu’il aperçu son ami avancer sur le chemin de gravier manqua de le faire vaciller.

Athanase était recouvert de la tête au pieds de sang et il serrait dans ses bras le corps de son fils, endormi ou somnolent. Il s’immobilisa aux bas des marches et attendit un signe d’Absalon pour oser les franchir, marchant tel un automate dans le manoir malgré les questions de sa jumelle et les regards inquiets qu’on lui lança. Pas d’explication. Pas de réponse. Juste un affreux silence tandis que le sang glissait de son corps et qu’il nettoyait celui qui recouvrait la peau de Blue. Frotter. Chasser. Brûler les vêtements. Le laisser endormit et affronter sa propre réalité. Tarynn est morte ce soir-là. Et c’est lui qui a dû l’achever pour qu’elle repose définitivement en paix, la laissant avec l’horreur des tourments et le cœur au bord du gouffre.


Il ne reste rien d’autres que des souvenirs, des bribes qui vous réveillent la nuit et des cauchemars qui vous hantent même le jour. Un ciel clair qui s’assombri d’orage et une tempête interne qui cherche le répit qui ne lui sera jamais accordé. Une moitié manquante. Une évidence volée. Arrachée. Une joie de vivre qui disparaît et le seul moyen de tenir debout au bout des doigts : un petit garçon qui a cruellement besoin d’aide. Une sœur pour pilier. Une jumelle pour évidence. Des amis pour soutien dans ce monde qui semble taché de noir et blanc. Clair obscur. Ténèbres sourdes. Un cœur en berne et une âme en peine. Absente. Démunie. Enragée. De cette même rage qu’il lit dans les yeux d’Isobel quand il la serre contre lui avec la force du désespoir.


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