★ CARACTERE : Sa démarche est rapide, saccadée ; un pas quasi militaire qui inspire l'ordre et la maîtrise de soi. Chacun de ses gestes semble calculé pour un rythme muscial, mesuré sur une partition dont il est le seul à avoir connaissance car Tallak est un perfectionniste. Pas le genre de perfectionniste qui aime bien que son bureau soit rangé et son gazon tondu. Non. Tallak est un perfectionniste névrosé aux TOC -Troubles Obsessifs du Comportement- plus que nombreux. Tallak est ce genre de perfectionniste qui sera incapable de vous écouter si les crayons sous ses yeux ne sont pas parfaitement alignés ou si une légère tâche est apparue sur la manche de sa chemise d'un blanc censé être immaculé. Il fait partie de ces rares personnes à ne pouvoir se concentrer si le volume de la musique est réglé sur un chiffre impair, à être obligé de se désinfecter les mains dès lors que ces dernières ont touché un objet qui ne lui appartient pas ou à se sentir obligé d'aligner cette petite boite avec l'angle de la table sur laquelle elle est posée. Bref, Tallak est perfectionniste. Avec ce besoin d'ordre quasi maladif vient aussi la nécessité de toujours se remettre en question et se demander s'il ne pouvait faire mieux que ce qu'il a accompli. Sa sévérité envers lui-même est celle qu'il transmet de la même façon aux jeunes mutants du Manoir: il la considère comme nécessaire pour leur propre épanouissement.

Car l'aîné Yggdrasil est surtout un altruiste. Ses faiblesses du passé ne cessent de le torturer psychologiquement, peut-être est-ce pour se racheter et pour apaiser sa culpabilité que le jeune homme s'est mis au service du Manoir Williams. Quoi qu'il en soit, il est un véritable protecteur et un meneur né. Tallak est capable de tout lorsqu'il s'agit d'aider les membres de son espèce et il s'est fait un devoir de les protéger contre les autres races ou parfois, tout simplement contre eux-mêmes...

Ses sourcils froncés et sa mâchoire contractée ne sont guère de bon augure car une fois le seuil de patience dépassé, Tallak s'avère être d'une sécheresse et d'une violence réelle. C'est dans ces moments là que l'aîné Yggdrasil devient une copie conforme de feu son père. Et personne ne peut souhaiter pareille chose: une fois sa susceptibilité atteinte, le médecin peut devenir véritablement mauvais, voire cruel. Son don tant de fois mis au service du bien et de la médecine s'inverse pour devenir destructeur et source de souffrance extrême. Car une fois trahi ou blessé, le mutant n'hésitera pas une seule seconde à se briser lui-même les os pour avoir le plaisir vengeur de vous voir hurler de douleur.

Cette stabilité précaire entre ordre et chaos est le fruit d'une enfance qui marque un enfant à jamais. Et ce qui est certain, c'est que Tallak est marqué par une immense culpabilité qui l'a rongé et continue de le consumer à mesure qu'il prend conscience de ce qu'il a fait, ou plutôt de ce qu'il n'a pas fait. Kal est une âme torturée par l'abandon de son jeune frère et par son incapacité à le protéger mais aussi par le meurtre déclencheur de ses pouvoirs qu'il a commis adolescent... Il lui arrive régulièrement de faire des crises d'insomnies pour la simple et bonne raison que dormir est synonyme de souffrir. Pas les souffrances physiques habituelles, pas celles dont il a l'habitude et que son corps endurci a appris à gérer. Non, des souffrances qu'il ne peut fuir et qui le clouent par leur intensité dans ses draps de soie immaculés. Ce genre de souffrances qui l'obligent à voir revivre des fantômes du passé qu'il a mis tant de temps à enterrer au plus profond de lui. Oui, Tallak est torturé.

Dans ses yeux sombres vous lisez une détermination évidente et dans ses lents battements de cils, c'est une maîtrise totale de la situation que vous voyez. Car pour finir, Tallak est intelligent. Non pas que tous les médecins le soient, on peut être capable d'apprendre par coeur trois tonnes de bouquins sans pour autant cultiver son intelligence. Mais Kal fait partie de ces personnes qui font la différence entre ces deux notions. Car quoi que vous fassiez, quoi que vous vouliez, Tallak parviendra à ses fins. Il ne le fera pas pour lui, mais pour vous. Il trouvera la faille pour pouvoir vous aider ou mettra au point la ruse pour que vous vous livriez à lui et acceptiez enfin d'accorder votre confiance. En bon médecin, Tallak usera de toute son intelligence pour que l'apprentissage du don des jeunes mutants se passe pour le mieux et que leur vie soit moins pénible que ce qu'a été la sienne...

★ PARTICULARITÉS : Vous n'aurez probablement jamais l'occasion d'observer Tallak Yggdrasil sans l'une de ses multiples chemises blanches mais si cela devait se produire vous seriez étonné de voir sur son dos de longues cicatrices, contrastant chaotiquement avec sa peau blanche et parfaite. Un oeil aguerri y reconnaîtrait les durs sillons laissés par un martinet, une ceinture ou tout autre objet pouvant être attrapé assez rapidement par un père abusif.

Il faut cependant un oeil beaucoup plus aguerri et un sens de l'observation digne d'un détective pour remarquer les quelques doigts déformés par de multiples fractures, les fines traces laissées par des couteaux le long des bras musclés du mutant ou encore les marques de brûlures que la paume de ses mains peut laisser apparaître. Il faut un sens de la vue aiguisé pour percevoir ces détails car Tallak ne porte que des chemises aux manches longues souvent incluses dans un costume trois-pièces rehaussé de gants en cuir. Il ne retire ces derniers que lorsque il doit ausculter quelqu'un. Ces séquelles n'ont rien de bien étonnant lorsqu'on sait que pour maîtriser sa mutation il faut en explorer les limites et les facettes les plus sombres...

★ Un institut pour mutants... Et pourquoi pas une garderie ? Que pense ce personnage du complexe géré par le Professeur Williams ? Pourquoi ? : Il en est le gardien. Voilà la responsabilité qu'il a accepté en intégrant le Manoir Williams. Tallak n'a pas eu la chance de grandir dans un tel établissement et plus il voit la vie se dérouler au Manoir, plus il envie les jeunes mutants. S'il devait avoir un maître à penser, on serait loin du goût de la liberté de Rousseau, Tallak est un fidèle de la pensée philosophique hobbesienne: la sécurité est une nécessité et un bien qui mérite le sacrifice de la liberté, surtout dans le monde actuel quand on est porteur d'un certain gène... C'est d'ailleurs le message qu'il essaie de faire passer aux jeunes mutants dont il s'est porté garant. Il considère comme un véritable devoir de leur montrer la chance qu'ils ont d'avoir quelqu'un d'aussi attentif à leur besoin que le professeur Williams et de les mettre en garde contre certains fanatiques anti-mutants et agitateurs de foules.

★ Où en est-il de sa manipulation de pouvoirs ? Et d'ailleurs, quels sont-ils ? : Il a nommé son don "Endoloris" en hommage à une série de livres qu'il avait lus plus jeune, mais comment fonctionne l'Endoloris de Tallak? Il lui a fallu de bien nombreuses années de pratique et d'appréhension pour comprendre pleinement ce qu'était ce cadeau empoisonné qu'on lui avait fait - ceci dit il reste des recoins sombres de son pouvoir qu'il n'a pas encore eu le cran d'explorer. L'Endoloris est un transfert physique de la douleur ressentie par une personne vers Tallak. Pour faire simple: il suffit au mutant d'un contact physique pour que son corps se calque sur celui qu'il touche, reproduisant exactement ce que subissent les terminaisons nerveuses de l'énergumène. La perception du don va de la simple gène telle qu'une écharde dans le doigt ou un petit hématome au genou à la véritable souffrance d'un enfant mourant d'un caner des poumons ou d'un homme venant d'être poignardé une dizaine de fois.

Tallak n'a guère mis longtemps à se rendre compte qu'il pouvait aussi inverser cette perception: il peut transférer sa propre souffrance physique à une personne lambda par le toucher. Mieux encore, il semble qu'il ne puisse pas se donner lui-même la mort en utilisant ce don. Si Tallak se blesse grièvement avec un couteau pour envoyer cette douleur vers sa proie, la blessure, à défaut de se guérir d'elle-même, ne perdra pas autant de sang qu'en temps normale et ne pourra causer la mort de Tallak. Le médecin n'a pas encore eu les tripes de tester les limites en se poignardant directement dans le coeur par exemple, mais au fond de lui il sait que son don l'empêche de mourir de cette façon.

Autre variante dont il n'a pas encore connaissance, Tallak peut se faire catalyseur pour transférer la douleur d'un individu à une troisième personne du moment qu'il un contact physique avec les deux concernés. A noter qu'il ressent lui aussi la douleur pour laquelle il se fait lieu de transition.

★ Que pense-t-il du Dôme et de Praedam Hill ? : réponse ici.

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